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Elevage et reproduction du lapin nain.

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D’où vient le désir qui soudain s’empare de l’éleveur de lapins et lui fait dire “J’aimerais bien avoir des petits, au moins une fois’’ ? N’y a-t-il pas une part de nostalgie, à vouloir, dans un monde toujours plus dominé par la technique, faire entrer un petit coin de nature entre vos quatre murs, à vouloir encore éprouver la joie de voir la vie se développer ?

Si noble que soit ce désir, n’oubliez pas que cette joie se paye d’obligations. Aussi, réfléchissez bien.

Pouvez-vous laisser votre lapin d’appartement avoir des petits ?

Répondez honnêtement aux questions suivantes :

  • Est-ce que vous ou votre famille aurez le temps de vous occuper ; correctement de la lapine durant la i gestation, puis des petits ?
  • Est-ce que le temps de la gestation (; (un mois) et de l’élevage des petits ((deux mois) ne tombent pas ( justement au moment des vacances, d’un déménagement, ou d’une période d’intense activité professionnelle ? Dans ce cas, il ; vaudrait mieux repousser ce projet à plus tard.
  • Est-ce que votre cage est assez grande pour que la lapine ait assez de place à côté de l’abri où elle aura mis bas, pour elle et ses petits ?
  • Si vous souhaitez garder un ou plusieurs petits, il vous faudra prévoir à temps leur hébergement (nouvelle cage ou clapier).
  • Si vous avez l’intention de donner les petits, songez-y à l’avance (famille, animaleries, associations de protection des animaux). Il n’est pas toujours facile de trouver de bonnes mains pour accueillir les petits.
  • Parlez à l’avance avec vos enfants de votre intention de donner les petits, sinon il y aura des larmes.
  • Si vous souhaitez élever plusieurs portées, il vous faut approfondir vos connaissances, et disposer de beaucoup de temps et d’espace. Si vous n’avez qu’un appartement avec balcon, c’est insuffisant. Si vous souhaitez réellement pratiquer l’élevage, il vaut mieux adhérer à une association d’éleveurs de lapins. Vous y trouverez les conseils d’éleveurs expérimentés, qui vous aideront. Pour pratiquer l’élevage des lapins, il vous faut apprendre ce que sont l’hérédité et les races et visiter les expositions.

Bien choisir les parents

Vous devrez bien sûr veiller à ce que les futurs parents soient en bonne santé et adultes. Les lapins sont prêts à se reproduire vers douze semaines, et il faut alors séparer les mâles et les femelles d’une même portée. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut les accoupler tout de suite. Si vous faites couvrir votre lapine trop tôt, elle risque des lésions irréparables.

Le bon âge : Pour les races de petite taille, attendez au moins six mois, sept pour Ses races moyennes, et huit pour les races de grande taille. Ce ne sont que des âges indicatifs, il faut tenir compte du développement de chaque individu. Recommandation : ne multipliez pas les expériences désordonnées avec des lapins trop différents. Prenez un mâle de préférence un peu plus petit.

Si vous avez des lapins nains, tenez compte des caractères raciaux. Les coloris, par contre, peuvent être croisés. Vous aurez quelques surprises “multicolores” qui peuvent être ravissantes.

Pour l’élevage normalisé, ne prenez que des lapins de la même race pure ; vérifiez alors qu’ ils sont bien tatoués par l’éleveur et enregistrés.

Les chaleurs

Les chaleurs sont les périodes où un animal est excité sexuellement et r prêt pour l’accouplement. Pour les chattes et les chiennes, il s’agit de périodes limitées, tandis que le lapin domestique est fertile durant presque toute l’année. Il suffit parfois de la simple présence d’un mâle à proximité pour que la femelle soit en chaleur. Au point qu’elle donnera tous les signes apparents d’une grossesse. Elle se met alors à ramasser de la paille pour garnir l’abri, ne cesse de gratter avec excitation dans sa litière, et peut même devenir agressive avec les autres femelles du groupe. Ne vous y trompez pas ! Seul le ventre visiblement plus rond, les tétons gonflés et le duvet qu’elle s’arrache au ventre pour tapisser le nid juste avant le terme vous permettront de reconnaître une grossesse avec certitude.

L’accouplement

Je laisse mes lapins s’accoupler quand je les lâche en liberté. Cela me permet d’observer leur comportement naturel : le mâle, les pattes raides, décrit des cercles autour de la femelle, puis tous deux se bécotent tendrement ou jouent à se poursuivre. Si vous souhaitez que l’accouplement ait lieu en cage, vous mettrez la lapine dans la cage du mâle, jamais le contraire, car le mâle ne se sentirait pas en sécurité, et la lapine agressive risque de le mordre. Si la femelle est prête pour l’accouplement, elle s’étend à terre et “s’offre” en soulevant l’arrière-train. La copulation est très rapide, pas plus de 15 secondes. Après l’éjaculation, le mâle se laisse glisser avec un petit grognement à côté de la lapine et y reste quelques secondes, épuisé. Vous ne pourrez pas provoquer l’accouplement, par exemple en attachant la queue de la lapine. Faites plutôt preuve de patience et d’amour, et acceptez qu’une lapine rejette un mâle : les lapins ont aussi leurs préférences.

La lapine est grosse

La gestation dure de 28 à 31 jours à partir du jour de la fécondation. Si la portée est particulièrement importante, la lapine peut parfois accoucher plus tôt. S’il n’y a que deux petits, et surtout s’ils sont assez gros, la naissance peut ne se produire qu’au trente-cinquième jour. Mais les petits qui ont été portés au-delà du terme sont souvent mort-nés.

Les signes : pendant la gestation, la lapine se met à gratter nerveusement dans sa litière. Elle retourne tout et cherche à construire un nid dans le coin le plus reculé de la cage. Elle est plus nerveuse que d’habitude, craintive, et a tendance à griffer. Dans les derniers jours, elle reste couchée en s’arrachant les duvets du ventre.

L’avortement spontané des foetus : c’est un phénomène encore inexpliqué. On observe cette forme de contrôle des naissances chez tous les lapins, sauvages ou domestiques. Les chercheurs n’ont découvert ni maladie ni dérangement hormonal à l’origine de ce processus. On suppose que ces animaux hypersensibles sont capables d’arrêter une gestation lorsque l’environnement est trop agressif. Raison de plus pour entourer la lapine de tous vos soins.

Les quatre règles d’or de la gestation

  1. Nourriture : Qu’elle soit particulièrement riche et variée. Donnez en supplément des préparations riches en calcium et en vitamines (dans les animaleries) et veillez à ce que l’animal ait toujours de l’eau à sa disposition.
  2. Comment la traiter : ne la prenez dans les bras que si c’est absolument nécessaire, surtout la dernière semaine. Ne laissez pas pendre ses pattes, soutenez-la immédiatement de l’autre main. Une lapine bien apprivoisée reste docile et se laisse caresser même durant la grossesse. Elle peut cependant être nerveuse et réagir de façon craintive ou agressive aux gens ou aux animaux inconnus. C’est normal.
  3. Comportement avec les autres lapins : si vous avez plusieurs femelles, éloignez la lapine qui attend des petits car elle est presque toujours agressive envers les autres. L’animal ne fait que protéger son nid, son territoire, des rivales. Face aux mâles, le comportement est extrêmement variable. Elle repousse (sous l’effet d’une hormone sécrétée par le corps jaune) les jeunes mâles qui l’importunent mais elle accepte la présence d’un mâle castré ou qui la laisse en paix. Elle se laisse lécher et câliner par lui.
  4. conduite à tenir : ne changez pas la cage avant l’accouchement, et laissez-la à l’emplacement habituel. Protégez l’animal de toute agitation.

 

La naissance approche

Dix jours environ avant le terme prévu, changez la litière et le foin dans la cage, et mettez-y une caisse si vous ne disposez pas d’un abri. Presque toutes les lapines vont se mettre aussitôt au travail. L’instinct de la lapine la pousse à mettre ses petits au monde dans un recoin sombre où elle peut se cacher. L’abri protégera aussi les petits du froid et des courants d’air et les empêchera de sortir trop tôt.

Quelques jours avant la naissance, la lapine commence à s’arracher le duvet du ventre pour en tapisser son nid. Elle reste souvent étendue, et son ventre bien rond ne vous laissera pas de doute : c’est pour bientôt. Si vous avez noté les dates, il vous sera plus facile de prévoir le jour de la naissance.

 Les petits sont là !

La lapine n’a pas besoin d’aide pour mettre au monde ses petits, Chez elle, tout se passe très vite et sans bruit et je ne suis encore jamais parvenue à assister à la naissance. La dernière fois, voulant en avoir le cœur net, je suis restée quatre heures immobile et silencieuse devant la cage. La lapine ne quittait plus son abri et ne mangeait plus. Mais le téléphone a sonné juste au moment des premières contractions. Je me suis laissée aller à bavarder un quart d’heure, et quand je suis revenue, tout était terminé. La lapine avait mis au monde tous ses petits, les avait léchés, avait coupé les cordons et mangé le placenta, laissant le nid bien propre. Les petits étaient déjà en train de téter.

Il peut arriver que la mère mutile ses petits. Je l’ai vu faire à une lapine très nerveuse et craintive que j’avais en pension. Après une naissance difficile, elle avait sans doute tiré un des petits par la patte, et dans sa hâte à faire disparaître les membranes et le cordon, elle ne s’est pas arrêtée au petit. Il lui manque un bout d’oreille et de patte. Les raisons de ce “cannibalisme maternel” demeurent mystérieuses.

 

Surveillance du nid

Après la naissance, vous devriez contrôler prudemment l’intérieur du nid. Caressez la lapine pour la tranquilliser, faites-la sortir de la cage avec une gourmandise si besoin est. Contentez-vous de soulever le couvercle de la caisse, d’écarter soigneusement le foin et le” duvet et vérifiez si tous les petits sont en bonne santé. Il faut enlever les petits morts ou les restes de placenta. Les lapines jeunes ou très nerveuses déposent parfois certains petits hors du nid. Remettez-les-y très vite. Les petits, qui n’ont pas de poils, ont besoin de beaucoup de chaleur et mourraient très vite de froid hors du nid. Répétez ce contrôle deux ou trois jours plus tard. Si les petits sont en bonne santé et bien nourris, ils ont le ventre bien rond. S’ils sont tout plissés et ont mauvaise mine, préparez-vous à ce qu’ils meurent dans les jours qui viennent : ils sont malades, ou trop faibles. Les petits s’affaiblissent très rapidement car la mère ne les nourrit que deux fois par jour. Vous pouvez essayer de les nourrir vous-même, mais ce n’est pas très aisé.

La croissance des petits

1re semaine : les petits viennent au monde complètement nus, aveugles, sourds, lis se tiennent chaud mutuellement au creux du nid et la mère les nourrit deux fois par jour. Le colostrum, lait des premières heures après la naissance, est très riche en protéines et contient des anticorps indispensables.

7e au 11e jour : les petits ouvrent les yeux, leurs corps se couvrent d’un duvet blanc. On peut déjà deviner la couleur et les dessins de leur futur pelage. Comme le lait de la lapine est très riche, les petits doublent leur poids de naissance en une semaine. 2e semaine ; quand ils se sentent assez forts, les petits rampent hors de leur abri. Leur pelage est déjà épais et cotonneux. Ils s’essayent aux premières galipettes, et perdent chaque fois l’équilibre. Dans le nid, la mère les lèche après chaque tétée, elle mange leurs déjections, ce qui active le fonctionnement intestinal, et veille à la propreté du nid. Dès que la mère les avertit en tambourinant qu’elle craint un danger, les petits disparaissent en un éclair dans l’abri, ou sous l’armoire, si c’est l’heure de la sortie. 3e semaine : les sorties se multiplient. Les petits savent déjà faire le beau sans perdre l’équilibre. Ils furètent partout et grignotent la paille et le foin qu’ils trouvent sur leur chemin.

4e et 5e semaines : les petits sont toujours après la pauvre mère et réclament la tétée. Ils sont capables de grimper sur le toit de leur abri ou sur le canapé. Ce sont de véritables équilibristes et leurs poursuites espiègles sont très drôles. Laissez- les prendre beaucoup d’exercice dès le premier âge, c’est bon pour leur croissance, cela développe leur personnalité et leur sensibilité bien mieux que s’ils restaient enfermés. Les petits lapins commencent déjà à goûter aux graines, mais ils préfèrent les flocons d’avoine.

A partir de la 6e semaine : l’estomac et l’intestin peuvent maintenant parfaitement digérer la nourriture solide, mais les petits continuent aussi à téter leur mère.

8e semaine : les petits sont assez grands pour être donnés (sauf les angoras, qu’il ne faut pas donner avant douze semaines).

Combien de portées ?

Les lapins ont en moyenne six petits par portée. Les lapins nains n’en ont que deux ou quatre, les races de taille moyenne peuvent en avoir jusqu’à dix. Une lapine en bonne santé peut élever deux ou trois portées par an. Mais un éleveur sérieux ne la fera pas couvrir plus d’une ou deux fois par an. Pendant l’allaitement, la lapine a besoin d’une nourriture de qualité, de beaucoup d’exercice et d’eau en abondance.

L’élevage au biberon.

Les petits lapins ont un besoin vital du lait maternel, très riche et irremplaçable. Si la mère n’en a pas assez, ou si elle meurt, vous pouvez essayer de nourrir les petits avec du lait en boîte dissous à 10 %. A l’aide d’une seringue (sans l’aiguille !) donnez-en de toutes petites quantités au moins quatre fois par jour. Puis massez prudemment le ventre des petits et tenez-les au chaud sous une lampe à infrarouges (30°C). Plus tard, à partir de la troisième semaine, vous pourrez ajouter au lait de la bouillie d’avoine et du jus de carotte.

Mon conseil : cherchez plutôt une nourrice (adressez-vous à une association d’éleveurs de lapins).